VIH / SIDA

 

L'infection par le VIH est une infection transmissible.

 

Lutter contre le sida implique une démarche de solidarité et de responsabilité.

Chacun est responsable de tous
Saint - Exupéry

Le sigle VIH correspond à la contraction de "virus de l'immunodéficience humaine"

    Le sigle SIDA correspond à la contraction de "syndrome d'immunodéficience acquise"

Aujourd'hui, le sida est une maladie chronique qui nécessite un traitement au long cours. 

Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) a pour particularité de s'attaquer à l’un des composants essentiels du système immunitaire,  infectant en particulier certaines cellules les lymphocytes "CD4", pilier du système de défense immunitaire. Il s'agit d'un virus de la famille des rétrovirus à ARN.
Dans les rétrovirus, le matériel génétique du virus est codé en ARN qui est rétrotranscrit en ADN grâce à une enzyme, la transcriptase inverse.


Dans un premier temps, dont la durée reste très variable, les personnes contaminées ne présentent aucun symptôme, aucune manifestation pathologique,(asymptomatiques), mais sont porteuses du virus (séropositifs/ves) et susceptibles de transmettre le VIH.

Dès sa pénétration dans l’organisme, le VIH ne cesse de se multiplier. La charge virale peut rester indétectable tant que le système immunitaire reste compétent ou que les traitements contrôlent la multiplication du virus.

Au fil du temps, sans traitement, les défenses immunitaires diminuent, la personne est susceptible de développer certaines infections très particulières, dites opportunistes, parce-qu’elles « profitent » de l’affaiblissement du système immunitaire pour apparaître. 

Lorsque le déficit immunitaire devient important, des infections et des tumeurs surviennent et font entrer le patient dans le stade de la  maladie sida.

Le sida représente le stade le plus évolué d'une infection chronique appelée maladie à VIH dont l'évolution s'effectue en 3 temps :

• la primo-infection c'est la phase précoce de l'infection. Environ 3 à 6 semaines après l'infection initiale, 50 % à 70 % des personnes présentent des symptômes qui ressemblent à ceux de la grippe ou de la mononucléose. Elle peut passer inaperçue ou s'accompagner de signes cliniques (présence de ganglions, fièvre, malaise général, maux de tête, courbatures et douleurs articulaires, éruption cutanée, ulcérations des muqueuses). Ces symptômes durent généralement environ une ou deux semaines, puis disparaissent.  Au cours de cette phase, appelée syndrome rétroviral aigu, le VIH se reproduit en grandes quantités et diffuse dans l'ensemble de l'organisme. Un traitement dès ce moment, en limitant la réplication virale permettrait une évolution plus favorable à long terme.

la phase asymptomatique (latence clinique): après la période de primo infection, la réplication du virus dans le sang diminue et se stabilise à un niveau qui varie selon les personnes. Dans certains cas la quantité de virus dans le sang reste faible et le nombre des lymphocytes T-CD4 relativement stable>600 mm3. Les personnes dont le système immunitaire reste à peu près intact après 10 ans représentent environ 10% des personnes atteintes par le VIH. Plus souvent, la quantité de virus augmente dans le sang et le nombre de lymphocytes T-CD4 diminue jusqu'à un seuil critique >200/mm3 entre 3 et 10 ans.
La phase de séropositivité sans symptômes cliniques correspond à la période durant laquelle les effets toxiques du virus semblent apparemment contrôlés par l’organisme, notamment par le système immunitaire. Lorsque les personnes atteintes par le VIH ne présentent aucun signe physique de maladie, elles sont dites " asymptomatiques ".

la phase symptomatique/infections opportunistes (sida): Le nombre de lymphocytes T-CD4 diminue rapidement. Cette évolution de l'infection se traduit par la survenue de pathologies plus ou moins graves. Certains symptômes d'allure banale peuvent apparaître (dermite séborrhéique, zona, herpès, candidoses oropharyngée). D'autres lésions sont plus spécifiques de l'infection par le VIH (leucoplasie chevelue de la langue).  Le système immunitaire est maintenant en état d'insuffisance grave. Il se trouve alors dans l'incapacité de défendre correctement l'organisme contre la survenue de certaines infections.
Le sida correspond au stade avancé de l’infection par le VIH, c'est-à-dire de la forme la plus grave de l'infection par le VIH, lorsqu'une personne séropositive est atteinte par l'une des vingt-cinq maladies répertoriées dans la liste des pathologies définissant le sida. Ces maladies sont des infections opportunistes qui touchent principalement les poumons, le cerveau, le tube digestif, l'œil, des affections tumorales, dont la maladie de Kaposi , et des cancers qui peuvent atteindre tous les organes, des atteintes directes du système nerveux central et du tube digestif par le virus.

 

Principales pathologies du sida

Les formes majeures de l'infection  sont très variables. 
Lorsque l'immunodépression est sévère, le risque d'infections opportunistes est important.

La pneumocystose est une infection souvent pulmonaire, due à un micro-organisme,  le "Pneumocystis carini" responsable de maladie infectieuse en cas d'immunodépression qui peut provoquer des infections respiratoires graves, voire mortelles si elles ne sont pas traitées. Il est possible de la prévenir et de la traiter. Elle est une des plus fréquentes parmi les infections opportunistes. 

La candidose oesophagienne est une infection due à un champignon du groupe "Candida" se situant au niveau de la bouche, du pharynx, du tube digestif, du vagin, des plis de la peau et des ongles. La candidose est une mycose. Fréquente au cours de l'infection par le VIH elle entraîne des douleurs à la déglutition qui conduit à un amaigrissement important provoqué par une diminution de l'apport alimentaire.

Le sarcome de Kaposi est une prolifération maligne de cellules au niveau de la peau, des muqueuses ou  des organes internes, constituée de vaisseaux sanguins dilatés provoquant des taches ou des nodules pourpres indolores qui ne démangent pas. C'est une tumeur très rare en dehors du sida. Des traitements locaux (radiothérapie, intervention chirurgicale, cryothérapie) peuvent permettre d'éliminer les taches lorsqu'elles ne sont pas trop nombreuses.

La toxoplasmose est une maladie parasitaire due à "Toxoplasma gondi", bénigne sauf pour le foetus et les personnes immunodéprimées chez qui elle peut entraîner une encéphalite grave. Un traitement permet de prévenir la survenue de cette pathologie contre laquelle il existe également un traitement curatif.

L'infection à cytomégalovirus est un herpès virus très répandu dans la population générale. Ce virus provoque habituellement une infection bénigne. En cas d'immunodépression il peut être à l'origine d'une infection aiguë. Présent chez 80 à 90 % des personnes séropositives, il entraîne, lorsque le déficit immunitaire est très important, des atteintes d'une zone de l'œil, la rétine (rétinite) dans 25 à 40 %. Le traitement de cette infection est lourd pour les patients car il suppose des perfusions d'une à deux heures, deux fois par jour pour le traitement curatif, puis une fois par jour pour le traitement préventif des rechutes qui est indispensable. Un traitement préventif, administré sous forme de comprimés, existe désormais.

Les lymphomes sont des cancers des cellules sanguines. Ce sont des tumeurs malignes du système lymphatique qui peuvent toucher plusieurs organes (ganglions, système nerveux central, moelle osseuse et tube digestif). Les cancers du col de l'utérus surviennent plus fréquemment chez les femmes séropositives. Ils font d'ailleurs partie des maladies qui définissent le sida.

L'encéphalite due au VIH est responsable d'atteinte du système nerveux central. C'est une inflammation au niveau du cerveau.

Les infections à mycobactéries atypiques : elles sont liées à la présence dans l'organisme de bactéries proches, par certains aspects, de celle responsable de la tuberculose. Ces infections sont souvent disséminées au niveau de plusieurs organes et sont difficiles à traiter. Un traitement préventif, est aujourd'hui disponible.

La tuberculose est une maladie contagieuse due au bacille de Koch (famille des mycobactéries) se manifestant souvent par une atteinte pulmonaire mais pouvant toucher tous les organes notamment en cas d'immunosuppression.

La cryptosporidiose est due à un parasite et est responsable de diarrhées chroniques. Outre le tube digestif elle peut être présente au niveau des voies biliaires et de manière exceptionnelle dans d'autres organes (poumon, pancréas). Le traitement symptomatique de la diarrhée est indispensable.

Lien vers : la structure du virus du sida

Le virus se réplique constamment et à un niveau élevé

Le VIH ne cesse de se répliquer et ce, à un niveau considérable,  les mutations qui se produisent lors de la réplication favorisent l'apparition de variations au sein du matériel génétique du virus mais ne permettent pas de passer d'un type à un autre. Des études ont permis de déceler dans le sang des sujets séropositifs des variants du VIH constitués par les différents sous-types du virus (VIH1 / VIH2) présentant in vitro des propriétés différentes: les virus précoces et les virus tardifs. Les seconds sont plus virulents que les premiers, ils se répliquent plus rapidement et possèdent un tropisme cellulaire différent. Il semble que les variants "précoces" du virus sont remplacées par des variants "tardifs", plus virulents, au fur et à mesure de la progression de la maladie. L'émergence de ces souches tardives serait ainsi associée à une progression accélérée de la maladie et serait parallèle à la baisse des T4 provoquant l'immunodépression.

Peut-on prévoir l'évolution de la maladie?

La mesure de la charge virale est étroitement corrélée à l'évolution de la maladie et constitue un marqueur prédictif fiable du risque de développer un sida. Ainsi, plus la charge virale mesurée au début de l'infection est élevée plus grand est le risque de progression vers le sida.
Le taux de CD4 mesure la distance qui sépare le sujet de l'apparition du sida et la charge virale mesure la vitesse à laquelle il parcourt cette distance. Plus elle est élevée et plus rapide sera la progression. Cette image est validée par l'observation des patients "non progresseurs à long terme"dont la charge virale est très inférieure à celle de sujets qui ont ultérieurement développé la maladie.

Existe t-il des facteurs qui s'accompagne d'une progression plus rapide de la maladie?

Un certain nombre d'évènements, appelés cofacteurs, stimulent l'activité du VIH, mais rien n'est définitivement établi. Certains éléments semblent s'accompagner d'une progression plus rapide de l'infection. Avoir été contaminé par transfusion, par relation homosexuelle, avoir contracté la maladie d'une personne symptomatique, présenter une "primo infection" sévère (en dehors de tout traitement) ou des anomalies biologiques précoces.
Le VIH sous forme latente peut être activé par des stimulations extérieures telle une infection à Herpès virus, à cytomégalovirus ou autre agent infectieux entraînant une réplication virale intense.

 

A ce jour 2 virus ont été identifiés, ils sont constitués par les différents sous-types du virus ( VIH1 et VIH2):

  VIH1 : responsable de la majorité des cas dans le monde. Découvert par l'équipe du professeur Montagnier de
  l'Institut Pasteur de Paris en 1983.
  VIH2 : il ressemble au VIH1 mais il semble moins agressif. Il est surtout répandu en Afrique de l'Ouest. 
  Découvert en 1986.

 

De très importants progrès thérapeutiques ont été réalisés ces dernières années.

Le sida est une maladie virale connue depuis une vingtaine d'années. Le virus du sida affaiblit les mécanismes de défense de l'organisme, dont la résistance diminue à tel point qu'il ne peut plus combattre les maladies les plus diverses. C'est ainsi que des maladies habituellement guérissables sans difficultés deviennent très graves chez les personnes atteintes du sida. La guérison du sida n'est pas possible à l'heure actuelle.

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